Circuits courts et produits locaux : quels bénéfices ?
Circuit court et produits locaux :
Quels bénéfices environnementaux et quels points de vigilance ?
Temps de lecture : 6 minutes
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Quelques définitions pour commencer...
1 . Circuit court
C’est un circuit de distribution dans lequel intervient au maximum un intermédiaire entre le producteur et le consommateur.
Il existe deux catégories de circuits courts : - la vente directe (vente à la ferme, vente en dehors de la ferme) - la vente indirecte (vente dans une coopérative ou un magasin type Biocoop, plateforme internet)
Le circuit court ne cherche pas à réduire les distances entre exploitations et consommation, mais qualifie une vente dans laquelle n’intervient pas plus d’un intermédiaire. Les intermédiaires sont donc limités, pas forcément les distances.
2. Produits locaux
Est déterminé par la distance entre lieu de consommation et lieu de production. La distance ne fait pas l'objet de règle officielle. Le mouvement locavore recommande une distance de moins de 160 km, et l'usage se limite généralement à 200 km maximum.
L’approvisionnement local ne prend pas en compte le nombre d’intermédiaires, mais uniquement le lieu de provenance des produits.
2. Circuit long
Contrairement au circuit court, il comprend au minimum deux intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Ces deux acteurs prennent la plupart du temps la forme de grossistes ou de détaillants.
Pourquoi les privilégier dans votre restaurant ?
1. Encourager une alimentation écologique et durable
En renforçant le lien entre producteur et consommateur, ils redonnent du sens, tant à l’activité de production qu’à l’acte de consommation, et donc de la « valeur » à l’alimentation. Le consommateur choisit de soutenir un producteur grâce à sa consommation.
Mieux manger : en achat direct, on favorise la qualité des produits, car le prix des produits va entièrement au cultivateur
Consommation majoritairement locale : on participe ainsi au développement de la production agricole de sa région, et on renforce son tissu économique.
Plus écologique : sans produits importés depuis l’étranger, on évite des camions sur les routes… De plus, la plupart des méthodes évoquées permettent de cultiver et consommer des produits en fonction des saisons. De ce fait, les agriculteurs utilisent moins de pesticides et les aliments répondent mieux à nos besoins nutritionnels selon la saison. Les fruits et légumes sont d’autant plus savoureux lorsqu’ils mûrissent sur la plante et non lors du transport.
Moins de déchets et de gaspillage : avec les circuits courts, moins d’intermédiaires donc moins de gaspillage, et la possibilité de mettre en place des systèmes de récupération des emballages tout en respectant les règles d’hygiène en vigueur.
Choisir le bio : en plus d’une consommation locale en circuit court, choisir du bio permet l’extension de ce mode de production accompagnée de tous ses bénéfices (moins de pesticides, santé, qualité de l’eau, biodiversité et paysages)
2 . Mettre en place une démarche plus créative
Réintroduction de la saisonnalité dans les menus : suivre les productions agricoles locales permet de varier ses menus, développer sa créativité et proposer des légumes anciens ou moins connus, et ainsi surprendre son client.
Renforcement du lien entre producteurs et consommateurs : animations durant les repas, tests de nouveaux produits permettent de sensibiliser les consommateurs à ce qu’ils mangent et les aident à se poser les bonnes questions. Ce type de manifestation n’est possible qu’avec des producteurs à proximité du restaurant.
3. Gagner en attractivité pour les clients
Réintroduction du terroir dans l’alimentation : chaque région cultive encore ses différences. Races de poules, fromage local, variétés de fruits et légumes, confitures ou charcuteries, … On attire ainsi des voyageurs et on leur fait découvrir son terroir.
Plus de fraîcheur dans l’assiette : sitôt cueilli, un fruit, un légume local peut être dans votre assiette dans les 24 h. Plus de fraîcheur, c’est plus de goût et plus de qualités nutritionnelles ; les produits sont cueillis à maturité et pas avant.
4. Faire des économies
Le marché du circuit court et du local se révèle essentiel économiquement pour la survie des producteurs
Grâce à l'absence d'intermédiaires, les prix peuvent être attractifs pour le consommateur, en particulier en saison.
Pour les produits les plus chers, ils peuvent être financés dans une approche globale (réduction des protéines carnées, lutte contre le gaspillage alimentaire).
Où trouver mon producteur local ?
Regardez bien évidemment notre annuaire en recherchant dans votre région... mais aussi :
Local.direct, un outil unique pour gérer vos approvisionnements en direct auprès des producteurs locaux
MyFoodStory une plateforme de transparence alimentaire des petits commerçants et des acteurs vertueux du monde alimentaire, aide à la communication et au marketing autour des aliments + cartographie d’acteurs locaux
Promus est un réseau logistique français qui favorise les opérations de vente directe, en circuit court, entre les producteurs et les distributeurs
Agripousse est une foodtech de mise en relation, qui constitue un soutien de plus en plus important pour les producteurs, afin de les aider à se faire connaître et à conquérir plus de clients
Les grappes, une plateforme de répertoire de vignerons. Valoriser le producteur et ses produits, guider le consommateur dans son choix de vins, et faire découvrir de nouvelles exploitations viticoles aux professionnels de la restauration
Les points de vigilance : Impact du transport versus la production
1 . Impact de l'alimentation de la fourche à la fourchette
Sur le diagramme ci-dessous, vous voyez l'impact environnemental de la production de chaque aliment. La partie transport est en rouge. Que peut on en déduire ?
Emissions GES par kilogramme d'aliment produit
Pour réduire l'impact environnemental de notre assiette, mieux vaut se concentrer d'abord sur la façon dont l'aliment est produit, que sur son transport. En effet, un camion ou un bateau voyage généralement très rempli. Il a donc moins d'impact, par kilo d'aliment, qu'une voiture qui vient de la ferme d'à côté mais ne contient que quelques caisses de produits.
2. Les exceptions
Le transport par avion, qui est très impactant pour les aliments. Pensez aux produits plus fragiles (fruits rouges, haricots verts, herbes aromatiques) qui viennent de très loin lorsque ce n'est pas la saison (Pérou, Kenya) et voyagent très probablement en avion. Évitez soigneusement ces références.
De façon générale, le transport réfrigéré ou surgelé est très gourmand en énergie. Note : Pour les denrées sèches (quinoa, riz) le transport pèsera peu dans leur bilan (cf. notre fiche sur les produits exotiques et produits venant de loin)/