Produits exotiques et produits venant de loin

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Crédit JB Roy



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Quel est l’impact de ces produits alimentaires importés ?


1. Émissions de gaz à effet de serre (GES)


Impact du transport
Le transport des produits alimentaires représente, de façon générale, une petite partie de leur empreinte carbone (c’est la production de l’aliment qui génère la plus grande partie de l’empreinte carbone) sauf dans le cas du transport en avion.
Le transport par avion représente 1% des importations mais 24% des émissions de GES du transport des fruits et légumes importés en France. L’avion est plus de 50 x plus polluant que le bateau ou le camion (source ADEME) :

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Quelles denrées viennent en avion ?
 De façon générale, ce qui voyage en avion est périssable, fragile et vient de loin, c’est ainsi que se justifie le surcoût lié à l’avion (moins de gaspillage). Haricots verts du Kenya, framboises du Chili, fraises de Californie et asperges du Pérou ne peuvent pas résister aux 3 semaines de voyage en bateau.
Pour certains fruits exotiques, c’est indiqué sur l’étiquette et sur la facture : la “mangue avion” par exemple.

Au contraire, bananes et ananas sont plus résistants et voyagent généralement en bateau.
 
Riz, sucre, chocolat, thé ou café sont des produits “secs” qui se conservent bien et n’ont donc pas de raison de voyager en avion.

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Cela dit, le transport en bateau n’est pas neutre non plus
Les fruits transportés en bateau sont cueillis avant maturité et des produits chimiques sont souvent utilisés pour retarder la maturation ou protéger contre des moisissures ou bactéries.

2. Consommation en eau 


Certaines cultures de produits alimentaires exotiques nécessitent une consommation en eau importante. Les acheter contribue à la diminution des ressources en eau dans des régions où cette dernière devient rare.

Zoom sur l'avocat  
Avocatiers
Pour irriguer un hectare d’avocats il faut environ 100 000 litres d’eau par jour, soit 1 000 litres par kg d'avocat. Compte tenu de la hausse importante de consommation que ce fruit a subi ces dix dernières années (hausse européenne de 220% selon LSA), les cultures ont un impact désastreux sur l’environnement.

3. Monoculture, déforestation et destruction de l’habitat naturel


Monoculture Avocats

La culture de certains produits (ananas, banane, avocat par exemple, ou encore palmier à huile) cause directement la déforestation et la destruction des habitats naturels. La demande importante pousse les producteurs locaux à transformer des terres forestières, ou des terres de subsistance, en monoculture d’exportation, avec des conséquences très néfastes sur l’environnement. En effet, un cercle vicieux se met en place. Avec la monoculture, les terres s'appauvrissent et nécessitent de plus en plus d’engrais et de pesticides, impactant l’air et les nappes phréatiques. Les rendements diminuent malgré cet apport en engrais, exigeant encore plus d’engrais et la déforestation de zones supplémentaires.


4. Populations locales


Sur place, de nombreux impacts sont vécus par les populations locales. Pollution des sols, des nappes phréatiques, destruction des écosystèmes comme on l’a vu, mais aussi concurrence et corruption, subsistance plus difficile et sécurité alimentaire menacée. Selon un rapport du Sénat, un quart des produits agro-alimentaires importés ne respectent pas les normes françaises sur le plan social (travail des enfants, rémunération juste…)

Comment mieux choisir ces produits ? 


1. Moins et mieux


Le plus important est de réduire au maximum notre consommation de produits venant de loin : produits exotiques, et produits hors saison. Nous pouvons commencer par faire un état des lieux de notre consommation. Nous pouvons tout d’abord éliminer les produits dont nous savons qu’ils voyagent en avion. Nous pouvons ensuite choisir de mieux respecter les saisons pour ne s’approvisionner qu’en France et pays limitrophes.

2. Favoriser les produits certifiés, en particulier équitables


Les organismes de certification “équitable” et “biologique” se rendent sur le terrain pour vérifier les modes de culture, les pratiques sociales et éthiques et la rémunération des producteurs. 
Voir une liste des labels ici : https://fr.cocote.com/labels/alimentation
Quelques labels "commerce équitable"


3. S’informer, et informer ses clients


S’informer sur la provenance, les moyens de productions, de vie des producteurs, sur les alternatives est un moyen de se sensibiliser soi et son personnel afin de revoir la nécessité de certains produits dans votre menu.
Et vous pouvez expliquer à vos clients votre choix de renoncer à certains produits exotiques ou hors saison, car si le client comprend il soutiendra votre choix et fera peut-être ce choix lui aussi.